asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Dimanche 23 décembre 2007 à 20:00

"   Cher Louis.

Vous qui la connaissez plutôt bien, pouvez-vous me dire ce qui lui a pris ? Dites-moi, elle prend quelque chose, en ce moment ? Des médicaments ? De la drogue, peut-être ?
Si ce n'est que cela, alors ce n'est rien.
Mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas cela. Malheureusement. A vrai dire, j'aurais presque préféré la savoir malade, à l'hôpital, ou en cure de désintoxication (oui, c'est la mode, en ce moment...). Mais non. Il semble qu'elle ne veuille pas jouer à être votre Cendrillon à vous. Il semble qu'elle préfère aller rencontrer la Cendrillon de ce cher Walt D. (et tout compte fait, pourquoi voudrais-je l'en blâmer ?). Il faut croire qu'il y a finalement plus de contes de fées que ce que vous nous laissiez penser dans les années 80... Non ? Vous ne trouvez pas ? N'avez-vous pas remarqué que tout va pour le mieux, de nos jours ? Les années 2000, quand on y songe, quel progrès, quel bonheur ! Ouais... c'est la liesse, même !
Bon, de toute façon, moi, les années 80, je n'ai pas bien connu ; donc je ne peux pas comparer... Alors je crois qu'il vaut mieux que je revienne au sujet principal : elle. Vous savez, j'ai un peu relu ses textes. Et bien finalement, tout est clair. Si j'avais été plus attentive, j'aurais su dès le début qu'il ne fallait pas croire aux contes de fées : Raphaël n'était qu'une étape ; elle ne s'accroche pas, elle se lasse, et puis... elle en connait. Je sais que vous savez de quoi je parle ; mais je la cite quand même : "J'en connais des sublimes, / Des mendiants, des richissimes". Bon ben cette fois, elle est à la fois avec un mendiant et un richissime, où est le problème ? Elle avait voulu faire une jolie opposition dans son texte, mais c'est raté : y'a des gens qui sont les deux. Mais bizarrement, elle ne s'en est pas encore rendu compte. Curieux... je la croyais plus intelligente. Ou bien c'est qu'elle est justement d'une intelligence hors-norme ; elle savait que cette opposition était basique, idiote même, et elle prévenait tout le monde, pour que personne n'en soit surpris en s'en rendant compte. Oh, et puis de toute façon, peu importe : elle finira par se lasser, et lui, il se retrouvera tout benet, il devra aller mendier ailleurs un pseudo-soutien de gauche, et offrir ses richesses à une autre. Non ? Vous n'êtes-pas d'accord avec moi ? Bof... de toute façon je m'en fiche. Elle, c'était juste un prétexte pour vous écrire. Au cas où cette fois-ci, vous me répondiez.

Alors à la prochaine, cher Louis. Parce que vous vous en doutez, il y aura une prochaine. Je ne me suis pas encore lassée d'écrire dans le vide. La prochaine, ce sera quand elle l'aura quitté.

Avec toute mon affection,

la groupie.   "


Lundi 26 novembre 2007 à 22:12

Je suis très fière de moi. J'ai déniché un super exemplaire de Madame Bovary, très bon marché, cela va sans dire. Certes, il aurait pu être en meilleur état que ce qu'il n'est. Mais deux, trois coups de feutres noirs sur la quatrième de couverture noire, et il n'y paraît déjà presque plus. J'adore la couverture. A vrai dire, c'est même pour ça que je l'ai acheté. Cette couverture... elle est magnifique. Tenez...
 
                                                    

J'ai fait mon possible, en modifiant l'image trouvé sur internet. J'ai bidouillé un peu les contrastes, la luminosité, recoupé l'image pour qu'elle ressemble à celle de la couverture de mon livre. Mais ce n'est pas tout à fait ça. L'image de ma couverture est plus lumineuse, je la préfère à celle-là, mais enfin, au moins, ça vous permet de voir de quoi elle a l'air.
J'ai commencé le livre. J'adore. J'aime ces phrases élancées. J'aime ces étranges combinaisons nom-adjectif, qui me font à chaque fois me demander s'il n'y a pas un des deux mots que je ne connais pas, par hasard. Et puis, je relis, et je me rends simplement compte que c'est la combinaison qui m'est étrangère. Un "amant céleste", des "suaves paresses", des "pesanteurs sereines"... pourquoi est-ce que ça marche à tous les coups ?
J'aime découvrir les mots de ces années, entendre parler de "gaudrioles", d'"estaminet", d'"aumônière", de "pensums" ou d'"accessit", de "ménétrier", et, mieux que tout, de "chatteries babillardes". Je ne connais pas ces mots. Il faudrait que je les cherche. Ou il ne faudrait pas que je les cherche. Il faudrait juste que je les retienne. "Gaudriole"... déjà vu quelque part, ailleurs, mais où ? Je ne sais toujours pas ce que ça signifie. Mais c'est joli.



Et dire qu'il faut pourtant que je lise aussi du théâtre baroque... Je ne souhaite que me perdre dans les mots de Flaubert. C'est triste à dire, mais je n'ai absolument pas envie de découvrir Rotrou.

Mais Emma sache que
"Je ne vivrai pas non / Je ne vivrai pas non / Je ne vivrai pas sans toi"
Et bien oui, tant qu'on y est, je ne vois pas pourquoi on ne mêlerait pas subtilement Cali à Flaubert.

Lundi 19 novembre 2007 à 16:37

Bon. C'est pas le moment d'écrire. Bah voui, faut que je bosse. La blaaaaague (amie très chère tu reconnaitras ici une de tes phrases nominales préférées... désolée, mais je te la pique) , je fais que ça, de bosser. Ce week-end, je n'ai fais que ça du moins. Et tout ça pour quoi. Pour me prendre de magnifiques bouffées d'angoisse. Mmmm, un vrai délice, quand on y pense ! I love it !

Mais c'est que maintenant tout va presque bien. Parce que la philo, c'est fini !!!! Mouarf mouarf mouarf, adieu Chalmers, Comte, Aristote et Kant, allez au diable (et si vous revenez me voir, j'espère que vous me direz s'il est sympa. Et j'arrête tout de suite ici mes pseudo tendances satanistes que je n'ai d'ailleurs pas). Et puis accessoirement, j'avais dit que j'arrêterai avec les parenthèses, mais apparrement, je ne suis pas prête du tout. Tant pis.

Je viens d'avoir une "discussion" ou plutôt un échange tagboardesque avec Versager. Vous en verrez les traces dans nos tagboerds respectives. Donc pas la peine de vous dire, en observant, ma tagboard que c'est un dérangé qui parle tout seul, ou de vous dire, en regardant la sienne, que je suis une dérangée qui parle toute seule. Ce n'est presque pas le cas. Cet échange portait sur les trucs en tout genre qu'on peut trouver dans les livres qu'on emprunte, ou qu'on achète d'occasion. On est tous les deux d'accord pour dire que c'est super. J'espère que vous aussi, comme ça, on formera un club. L'autre jour (enfin ça fait trois mois, je crois), j'ai pris La Chute (de Camus, of course) à la bibliothèque. J'ai trouvé un ticket d'autoroute du Maroc, à l'intérieur. J'en ai été toute retournée. Je suis partie dans mes délires.
Si ça se trouve, le gars qui l'a pris avant moi, il est allé au Maroc pendant ses vacances, et il l'a emporté dans ses valises. Et comme le trajet était long, du port où il a débarqué, jusqu'au village pittoresque où il devait aller, il a sorti le bouquin. C'était pas lui qui conduisait. Lui, il était à la place du copilote, celui qui regarde la carte, et qui passe les sous-sous au conducteur, pour payer l'autoroute. Et donc il a passé les sous-sous, et l'autre en échange, lui a donné le reçu. Et puis comme après fallait savoir quelle sortie prendre, il lui a dit "oh, regarde la carte un peu !". Et donc lui, tout benêt avce son reçu dans une main et son livre dans l'autre, il a mis le reçu dans le livre, en guise de marque-page. Mais là je me suis dit non. Franchement, ce serait incroyable que l'exemplaire de La Chute que j'ai entre  les mains ait fait l'aller-retour France-Maroc. Alors je me suis dit que si ça se trouve, c'était juste quelqu'un qui était allé au Maroc y'a très longtemps, qui a emprunté La Chute, qui a du s'arrêter de le lire à un moment où à un autre, qui a fouillé ses propres poches à la recherche d'un quelconque marque-page, et qui a trouvé ce bout de papier et a pensé que ça ferait l'affaire. Et ce quelqu'un là, si ça se touve, il n'a même pas remarqué qu'il mettait son ticket d'autoroute marocain dans un livre. Ou alors ce n'est pas du tout ça qui s'est passé. La personne qui a lu La Chute avant moi, elle n'est jamais allée au Maroc. Mais c'est quelqu'un qui, en la raccompagnant chez elle en voiture, après une super soirée au resto, lui a raconté son voyage, qui lui a dit "ah au fait, regarde, je crois que j'ai encore un ticket d'autoroute, dans la boîte à gants". Et là, celle qui a lu La Chute a trouvé ça sensationnellement exotique, elle a ouvert la boîte à gants, a trouvé le ticket, et, dans un emportement irréfléchi, lui a demandé bêtement "J'peux le garder ?". Ce à quoi, l'autre a répondu "Bien sûr ! J'en ai plein d'autres chez moi, et puis tu sais,  en plus, je ne les utilise pas".

Bah oui bien sûr.
Comme il était bien vu, là mon effet comique de fin. C'était la chute de mon article. Hahaha. Laissez moi seule dans mon délire, pitié.
Et pourtant, dire qu'au début, mon article était pas mal parti. Quel gâchis !
Attendez, je m'y remets.

Faisons comme si on s'était arrêté à "J'peux le garder ?". Ce à quoi, l'autre, surpris par cette subite question, a répondu oui, parce qu'il n'avait pas le coeur de dire non. Et c'est juste quelques minutes plus tard que la personne qui a lu La Chute s'est dit "Mais qu'est-ce que je vais faire de ce foutu ticket ? Qu'est-ce qui m'a pris de lui demander ça ? Je vais quand même pas le jeter par la fenêtre... " Alors, comme elle avait La Chute sur elle, elle l'a subtilement glissé à l'intérieur, pour éviter de passer pour une godiche.
Non, cette fois c'est sûr, c'est comme ça que ce ticket s'est retouvé dans ce livre ! Bah oui, pourquoi pas ? Pourquoi pas ! (Cyril, tu rigoles ICI, où tu te prends mon poing dans la figure la prochaine fois qu'on se voie, c'est à dire dans environ 10 ans. C'est pour toi que je l'ai mis, le "pourquoi pas !")
Le ticket, du coup, je l'ai laissé dans le livre. Après avoir longtemps hésité à le prendre. Je me suis dit que quelqu'un s'amuserait autant que moi, rien qu'à cause de ce lui. Peut-être que ça ne sera pas le cas. Peut-être qu'il y a un abruti qui a lu La Chute après moi, et qui a jeté ce ticket à la poubelle en se disant "ah mais y'a des gens, vraiment ! ... Y'en a qui respectent rien, c'est pas croyable, ça ! Laisser ses papiers dans un livre appartenant à la collectivité. Non mais j'vous jure !". Et bah vieux grincheux, toi aussi, va au diable ! Mais pas la peine de revenir me dire s'il est sympa ou pas, je me passerai aisément de la visite d'un type aussi intolérant que toi !

La fille bien hargneuse. Genre.
Chuis même pas comme ça.

Bref. J'ai tout plein d'expériences de ce genre, mais là, j'ai raconté la plus récente. J'en  développerais bien encore deux ou trois, mais je crains la fatigue de vos globes occulaires devant votre écran réglé contraste 90 et ma taille d'écriture 2 (sur cowblog, on écrit en 1, 2, 3, 4, 5, 6 ou 7. Pas en 12 ou en 14. Marrant). Et en plus, vous devinerez jamais, mais... faut que j'aille bosser !

La petite nouveauté de cet article c'était les messages personnels. En gris clair. En réalité, ça fait plusieurs articles que je m'autocensure pour ne pas en mettre, parce que c'est pas juste, que c'est pas mon but, que c'est pas conforme à ma vision des choses, etc, mais là,  j'ai craqué. Je me suis autorisé ça, pour mon 51ème article (et oui, déjà !). Si c'était vraiment un pêché, et bien mes phrases en gris clair et moi, on ira au diable. Mais rassurez-vous, on reviendra vous dire s'il est sympa. On fera une catbase, donc....

Lundi 5 novembre 2007 à 21:32


On me demande de parler plus de moi, de ma vie, de mes expériences... On a peut être raison. Moi je ne sais plus.... Ma vie privée n'a pas plus d'intérêt que celle des autres. Et quant à afficher mes goûts ou  "délires" musicaux, télévisuels, etc..., je trouve ça inutile ; il y a en tant d'autres qui le font, et qui le font parfois très bien. Libres à vous et à moi d'aller visiter ces blogs, d'y laisser des commentaires et d'y débattre.
Mais aujourd'hui, j'ai décidé d'écouter "on".



Que s'est-il passé dans sa tête, à ce moment ? A quoi resemblait donc ma tête, à ce moment ?
Etait-ce la nuit ? Etait-ce les lumières de la ville ? Etait-ce l'ambiance caractéristique des fins d'après-midi d'automne ?
Serait-ce encore cette histoire si souvent entendue ces derniers temps, selon laquelle j'aurais un visage de madonne ?  Tout le monde sait que les madonnes attirent les peintres, que les peintres peignent les madonnes. Est-ce mon air juvénil ? Je sais très bien que je fais plus jeune que mon âge. Est-ce que j'ai un regard un peu différent ? J'aimerais le croire, mais au fond, nous sommes tous si étrangement semblables que rien ne me paraît moins crédible que mon envie de différence.
Et lui, alors... Est-ce qu'il est si peintre que ça ? Est-ce qu'il a erré toute la journée, à la recherche d'un modèle ? A combien de personnes s'est-il adressé ? Est-ce que docteur Freud a raison, est-ce que chaque artiste n'est qu'un homme qui sublime ses pulsions sexuelles ? Et si c'est le cas, qu'est-ce que ça fait ? Je veux dire, qu'est-ce qui se passe dans sa tête, qu'est-ce qui sa passe dans la tête du modèle, qu'il soit nu ou non ? Comme il doit être étrange de se sentir observé par l'oeil d'un de ces hommes qu'on appelle artiste. Est-il facile de supporter ce regard, qui doit être, lui, différent des autres regards ?
Je sais. Trop de questions. Mais que faire d'autre que se poser des questions ? Et tant de questions que je ne me serais jamais posées si un peintre ne m'avait pas demandé de poser pour lui... Finalement j'aurais au moins gagné ça : des questions. Et je crois qu'au fond, l'important, dans une question, ce n'est pas la réponse. C'est bel et bien la question.


... Un jour je relirai ça. Et j'observerai combien j'ai changé. Ou pas. Ce sera bien.




Jeudi 25 octobre 2007 à 22:34

(...) mincealors! J'étais tout à fait bien disposée à votre égard, j'avais la ferme résolution et l'irrésistible envie de vous écrire, mais nan, il a fallu qu'on vienne m'interrompre pour me reprocher un truc. Sans importance, je vous rassure (dès fois que vous vous soyiez inquiétés...). Mais n'empêche, ça m'a perturbée. Enfin bon, ça faisait déjà dix minutes (oui, à peine) que je ramais pour éviter un article ridicule. J'avais entre autre commencer par écrire :

Bla - bla.

Dit d'une certaine manière, à un certain moment, c'est drôle.

Qu'est-ce qu'on se marre.


 Mais vous z'auriez pas z'été contents, parce que la seule personne qui peut comprendre la feinte, elle sait même pas qu'asphalte-et-cumulus existe. Bouhouhou, que c'est triste.
Puis j'ai voulu écrire et décrire mon attente, et je me suis dit que ça allait faire trop ado-de-base-attardée. Alors non. Je me suis retenue avant d'écrire. Dites, c'est carrément de l'autocensure. C'est naze. Je sais. Mais ça aurait fait trop plaisir à mon webmaster. J'avais pas envie.

Puis j'ai failli vous mettre :

J'aurais un millier de trucs à vous dire.

Alors là, avec ça j'aurais atteint des summums. Déjà ce conditionnel, il ne présageait rien de brillant. C'était un conditionnel qui, au lieu d'ouvrir une perspective, ne faisait au contraire qu'affirmer que je ne dirais rien, de peur de paraître stupide et inintéressante. Bref, plantage total.

Alors du coup, pour être en paix avec moi-même, je fais un article qui regroupe tous les articles inaboutis  (c'est le grand mot à la mode, j'expliquerai un jour pourquoi) que j'ai failli écrire.
Pas folle, la guêpe ! Comme ça, y'a article, et qui plus est, article original, puisque sans véritable contenu.

Héhé.

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