asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Lundi 28 mai 2007 à 22:46

Bon, bon, vous rappellez-vous quand je vous parlais de "We feed the world"? Oui? Non? peu importe. Je suis allée le voir. C'est un bon docu. Oui, c'est un bon docu, parce que mine de rien, on apprend certaines choses, sans s'ennuyer. Mais. Mais c'est un docu du genre on dénonce, on dénonce, mais malheureusement, on ne peut pas grand-chose. Je dois dire que c'est un peu rageant. Aujourd'hui, on produit assez de nourriture pour nourrir 12 milliards de personnes, mais toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meure de faim. On est d'accord, c'est dingue. Si vous achetez du poulet (pas tous les poulets, évidemment) vous participez à la déforestation en Amazonie, parce que les industriels détruisent la forêt pour y planter le soja qui sert à nourrir nos poulets, à nous européens. On est toujours d'accord, c'est dingue. Bientôt, il n'y aura plus moyen de trouver un aliment transformé (comme le chocolat) sans OGM. Oui, là encore c'est dingue. Mais je me demande, je vous demande, je leur demande (à ceux qui ont fait le film) qu'est ce que vous voulez qu'on y fasse? Sérieusement. Est-ce que moi, à mon niveau, je peux faire quelque chose contre une mondialisation, une interdépendance, une libre-concurrence que même les plus riches et les plus forts ne maîtrisent pas? Est-ce que...? Je sais bien qu'Attac existe, je sais bien que Bové ne s'est pas présenté aux élections pour rien, je sais bien aussi qu'en achetant des produits de maraichers sur les marchés on s'oppose un peu à tout ça, mais franchement, je ne vois pas vraiment comment on peut sortir de cet immense bourbier. Vraiment pas. Alors je finis par me dire, "toi de toute façon, tu n'y peux rien", et par avoir une attitude de défaitiste qui me surprend moi même, et à laquelle il m'est parfois difficile d'adhérer. Il est des moments où l'on ne se cautionne pas soi-même, que voulez-vous...

Vendredi 25 mai 2007 à 23:10

Euh, je me permet d'intervenir parce que... comment dire... j'ai été averti de la mise en ligne d'un article, que je viens de lire, et qui m'a laissé... pantois! Je sais bien que je devrais me réjouir de ce nouveau post, parce que ça me vaudra peut-être une petite augmentation de salaire, mais je me vois pourtant dans l'obligation de souligner le fait qu'un post comme le précédent peut faire fuir les éventuels visiteurs... Oui, je sais, je sais. Mais je voudrais rappeller que ce blog n'a pas pour vocation d'être visité, puisqu'au départ, il n'avait pas de vocation. En fait, en étant franche avec moi-même, je crois que finalement, il me permet d'écrire certaines choses, et d'avoir la sensation de trouver un lectorat potentiel. Je veux dire par là que la simple écriture destinée à ma seule relecture, comme je l'ai fait pendant longtemps, et comme je continue encore parfois à le faire, ne me suffisait plus. J'ai eu besoin de savoir que quelqu'un pourrait venir me lire. C'est comme ça, chacun son envie d'heure de gloire. Parce qu'évidemment, je pense que ma volonté d'être lue, même sur des sujets débiles et/ou sur des développement d'idées minables, résulte bel et bien d'une envie de reconnaissance. Je n'ai pas plus envie que ça de stopper cette... euh... réflexion, mais j'étais venu pour... Pour me parler de mon post précédent, je sais, oui, je n'ai pas oublié. D'ailleurs, je ne suis pas sûre qu'il fasse forcémet fuir, ce post. Je serais même plutôt d'avis qu'il peut attirer certaines personnes, moi. Certes. Mais il en fera fuir plus qu'il n'en attirera, c'est statistique. Mais ce n'est pas pour ça que j'étais venu. Je voulais faire augmenter le nombre de visites et de commentaires sur ce blog. Question de rentabilité. Et puis il en va aussi de mon avancement et de ma réputation de webmaster. Donc petit conseil : il faut visiter des blogs et y laisser des commentaires. Souvent, on remarque que quelqu'un chez qui on laisse un commentaire viendra visiter le blog de celui qui s'est intéressé à son propre blog, et, par une sorte d'accord plus ou moins implicite, laissera lui aussi un commentaire. C'est comme ça, je n'y peux rien. bon évidemment, ça ne marche pas à tous les coups, mais ça vaut le coup d'essayer... Oui, euh, je vais y réfléchir. Moi je n'irai pas laisser un com n'importe où sous prétexte que ça pourrait m'en rapporter un. Je ne peux pas faire ça, c'est quasiment un achat ! ! Hey, à quoi ça sert de s'offusquer comme ça? Ce sont les règles de la blogosphère, on n'y peut rien, et je n'en suis pas responsable. Je fais mon métier, c'est tout. Je vois, je vois... et bien, merci pour tous ces conseils et toutes ces remarques très utiles... Je sens une pointe d'ironie, je me trompe? ... et bien... non. C'est vraiment idiot, mais je me vois dans l'obligation d'abandonner mon clavier, alors... à bientôt! [comme pour lui même] C'est ça, c'est ça, au plaisir.

Vendredi 25 mai 2007 à 22:17


Quand le bourdonnement incessant du moustique se fait entendre,

Quand on nous parle de double suicide,

Quand un tableau à double entrée doit être construit,

Quand le soleil éclaire les tables de bois,

Quand l'immobile morceau de papier déclenche le fou rire,

Quand les amants de la littérature meurent,

Quand ita ut  marque la corélation,

Quand les tomates ont un goût industriel,

Quand la vie proposée aux religieuses n'est pas naturelle,

Quand un militaire marche pieds nus, ses rangers sur les épaules,

Quand le dégoût de n'avoir pas parlé se manifeste par la mauvaise humeur,

Quand le café finit pas être une récompense,

Quand le travail devient abrutissant,

Quand la lecture empêche de penser,

Quand on nous parle de triple suicide,

 Quand  a z e r t y  reprend du service,

Alors finalement, transparaît le néant et naît la transparence,

Alors finalement, le tout devient le rien.

Dimanche 20 mai 2007 à 22:34

En 1694, on définissait ainsi la fée : "c'estoit autrefois, selon l'opinion du peuple, une espèce de Nymphe enchanteresse, qui avoit le don de prédire l'avenir, & de faire beaucoup de choses au dessus de la Nature."

Dans le Larousse 2006, on nous dit qu'une fée est un "être imaginaire représenté sous les traits d'une femme douée de pouvoirs surnaturels."

Etrangement, je ne puis être en parfait accord avec aucune de ces définitions. Parce qu'effectivement, pendant les quelques minutes où j'ai été une fée, j'ai eu l'impresion que mon état ne correspondait pas tout à fait à ce qui est décrit ci-dessus.
Evidemment, comme le précisent les deux définitions, une fée est avant tout un être féminin ; or il se trouve que précisément, je suis une fille. Notez que ça tombe plutôt bien. Après, je peux encore ajouter que j'ai fait des choses surnaturelles : d'abord, dès que j'ai été fée, une espèce de bonheur m'a envahie (en soi, c'est quand même assez surnaturel, le bonheur, n'est ce pas?) ; ensuite, je n'ai pu que remarquer que tout le monde ressentait ma puissance magique. Je vous assure, les passants, les automobilistes, les cyclistes, tous se retournaient pour me regarder. Et souvent, le simple fait de me voir les faisait sourire. Mieux encore, j'ai réussi à entrer en communication avec un charmant monsieur que je ne connaissais pas, qui m'a adressé un signe de la main juste après que j'ai agité ma baguette dans sa diretion (et je n'avais prononcé aucune formule magique, c'est vous dire si les fées sont  douées...) Donc pour ce qui est des "pouvoirs surnaturels", on va dire que c'est OK.
Par contre, pour ce qui est de prédire l'avenir, on ne peut pas en dire autant. Au moment où j'étais fée, je crois que j'aurais à peine pu égaler les prédictions d'Elisabeth Teissier. A part penser que mes amis n'allaient pas pouvoir rester indéfiniment à mes côtés, et que j'allais bientôt manger mon gâteau d'anniversaire, je ne décelais pas grand-chose dans les incertains méandres du futur.  Et puis ce qui me déplaît le plus dans ces définitions, c'est  que les fées ne sont en aucun cas présentées comme des êtres ancrés dans la réalité. Or c'était pourtant le cas puisque j'étais une fée urbaine, et que je venais tout juste de me mettre aux nouvelles technologies. Donc non, je ne suis pas d'accord : une fée n'est pas un être "imaginaire".

Vendredi 18 mai 2007 à 21:55

pas tout à fait aléatoire, en effet, mon extrait, puisque depuis avant hier,  j'envisageais de le faire découvrir à vos yeux ébahis. En fait, de lundi à jeudi, il n'a quasiment pas cessé de pleuvoir, et à un moment me sont revenus à l'esprit les bribes d'un poème que j'avais appris il y a sept ou huit ans. Je ne vous dit pas comme ça m'a agacé de ne pas réussir à m'en souvenir en entier.  J'ai eu beau réfléchir, seuls quelques vers isolés se sont décidés à réapparaître. Pourtant, Dieu sait le temps qu'il m'avait fallu pour l'apprendre, ce poème ! Je ne pense pas me tromper en disant qu'il m'avait sûrement beaucoup déconcertée (je dis ça parce que je ne sais vraiment plus ce que j'ai pu pensé de ce poème quand je l'ai découvert). A l'époque, on m'avait fait apprendre du La Fontaine, du Hugo, du Prévert, mais du Queneau, jamais. En tout cas, je me rappelle  que toute la classe était déroutée par ces répétitions à n'en plus finir, et qu'une fois sur l'estrade pour réciter, nous comptions tous sur nos doigts le nombre de fois que nous disions les expressions qui composent ce poème. Avec le recul, je pense que le maître a dû beaucoup se marrer...

Il pleut

Averse averse averse averse averse
pluie ô pluie ô pluie ! ô pluie ô pluie ô pluie
gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau
parapluie ô parapluie ô parapluie ô !
paragouttes d'eau paragouttes d'eau de pluie
capuchons pélerines et imperméables
que la pluie est humide et que l'eau mouille et mouille
mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau
et que c'est agréable agréable agréable
d'avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humide d'averse et de pluie et de gouttes
d'eau de pluie et d'averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui
ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l'averse à cause de la pluie
à cause de l'averse et des gouttes de pluie
des gouttes d'eau de pluie et des gouttes d'averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie

Raymond Queneau

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