asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Vendredi 11 avril 2014 à 10:21

Alors Cowblog veut faire de la place sur ses serveurs en supprimant les blogs inactifs. Je comprends. Il faut donc que je publie un article avant la fin du mois pour le sauver de la suppression des serveurs.
Mon blog est inactif. Mais c'est une période de ma vie qu'il raconte, et je ne suis pas encore prête à m'en séparer.
Voilà donc un joli article de sauvegarde :)

Jeudi 31 mai 2012 à 17:43

A la bibliothèque, on a un carton pour les Lost and Found (les objets trouvés). Comme c'est la fin du semestre, je regarde ce qui reste à l'intérieur : un cintre (ça fait deux ans), des pinces pour les cheveux (ça fait deux ans aussi), des écouteurs emmêlés, un grand cahier à spirale taché par du café, un joli cahier noir moleskine et un exemplaire de Roberto Zucco, dont la couverture est elle aussi tachée. Mais de quoi? De vin rosé? Ou d'eau, tout simplement? Ce livre est là depuis plusieurs mois, je l'ai déjà vu et je dois avouer que s'il n'était pas dans un état aussi lamentable, je l'aurais subrepticement subtilisé pour mon usage personnel. L'intérieur est comme neuf. Mais la couverture tachée est vraiment impossible.

Pour chacun des objets, je cherche un éventuel propriétaire ; même si cela suppose de se mettre dans l'attitude du voyeur, la personne est généralement contente de recevoir un mail l'informant que l'on a retrouvé ce qu'elle a perdu. Les cahiers ne portent pas de noms, hélas. Pour les autres objets, il est inutile de chercher. Reste le livre ; je remarque pour la première fois une dédicace sur la première page.

It's the story of this
prisoner I told you
about.



Sorry for not
nursing you

Roberto Zucco the
other day.


Et en bas à droite, un prénom masculin
et une date.

Et je remarque pour la première fois, à la fin du livre, insérée entre la dernière page et la couverture, l'une de ces plaquettes que l'on récupère en sortant d'un photomaton. Quatre photos, quatre poses ; sur chaque photo, une femme d'une cinquantaine d'année et un homme plus jeune, auquel je ne parviens pourtant pas à donner un âge. Ils sourient, ouvrent de grands yeux. Font les pitres ; ils ressemblent à deux collégiens.
Mais cette femme, cette femme brune aux lèvres si fines, je la reconnais soudain ; je lui ai envoyé un email ce matin. Un jour, alors que je déjeunais avec l'une de ses amies, elle nous a rejoint pour prendre un café. Mon café avalé, je me suis vue prier, assez peu finement, de plier bagage ; un peu comme quand deux grands renvoient un plus petit jouer au bac à sable. Evidemment, je n'avais rien à faire dans leur conversation ; moi-même je me sentais déjà de trop. Mais finalement, peut-être que ces photos et cette dédicace sont plus terribles que les histoires qu'elles se sont racontées.

J'ai le vertige. Une vie insoupçonnée se dévoile légèrement, mais d'un seul coup, sans crier gare. Et je ne peux qu'imaginer des choses...

Lundi 12 septembre 2011 à 19:09

"La maison sur le rocher". J'ai lu ce titre plusieurs fois avant que la cérémonie ne commence, mais rien à faire : il ne me plaît pas. Il me fait penser à La petite maison dans la prairie...

La paysage environnant est montagneux, rocailleux, même. Il fait un temps gris, maintenant. Le ciel a accordé son costume à ceux des pierres, et le marié porte lui aussi un  gilet cendré. Pourtant, il fait beau et il fait joie.

Je ne connais pas les mariés, hélas. J'ai eu la chance d'être présentée au marié peu de temps avant le début de la célébration. Il m'a dit bonjour avec un regard sincère, et son gentil visage d'adorable garçon. Il m'est immédiatement sympathique.
La mariée, elle, s'habille. Je l'imagine simple et belle, avec un regard vif et enfantin, assorti à celui de son amoureux.

http://asphalte-et-cumulus.cowblog.fr/images/CopiedeP1000964.jpg

J'entre dans l'église. Ma robe n'est-elle pas peu courte? Je regarde le reste de l'assistance, et j'ai bien l'impression d'être un rien indécente, avec cette robe. En temps normal, je n'entre jamais dans une église les épaules nues ; aujourd'hui, je me sens presque irrespectueuse, les genoux découverts. Pour le reste, ma tenue est sobre. Mais tout de même...
Je vais m'asseoir à ma place, directement dans le choeur, avec les autres "singers". Nous sommes une petite vingtaine à avoir choisi de chanter pour accompagner la messe. Nous avons répété à peine plus d'une heure, nous ne sommes pas vraiment prêts, nous formons une troupe un peu hétéroclite, nous sommes presque tous amateurs, mais nous serons là, et nous chanterons. Ce qui est étrange, c'est que lorsque nous chanterons, nous ferons face à l'autre partie des invités, réunis dans la nef. Et les mariés, lorsqu'ils arriveront, trouveront la bienveillance et la gaité dans ces deux assemblées ; j'imagine qu'un vent de douceur émanant de la nef les portera jusqu'à nous, et qu'ils liront sur nos visages toute la sympathie et la sollicitude que je leur porte déjà. Empathie... Et pourtant, j'imagine des sentiments qu'ils n'éprouvent sans doute pas.

La musique. Très belle. C'est donc ça, "La maison sur le rocher". C'est vraiment joli, c'est... Les mariés arrivent, je les regarde, et je retrouve ce visage enfantin, au regard étonné. Mais il n'y a pas que de l'étonnement dans ce regard : il y a -et ça semble étrange à dire- un coeur gonflé d'émotions. Je regarde la mariée, lumineuse dans son habit blanc, et là aussi, des yeux débordant d'émotions. Il y a quelque chose de vertigineux dans ce spectacle. Je sais que nous sommes plusieurs, dans l'assistance, à être aussi troublés que les mariés ; je ressens une intense communion entre tous ces êtres. Un instant de grâce.


Je ne suis pas la seule à pleurer.

Mardi 15 février 2011 à 14:59

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que je m'explique... asphalte-et-cumulus n'a plus vraiment d'utilité en tant que blog, on est bien d'accord.
Or, pour mon travail scolaire (oui, oui, vous avez bien lu...), j'avais justement besoin d'un endroit où stocker des images en ligne ; asphalte m'a semblé une excellente solution, parce que je pouvais ensuite récupérer les adresses URL de mes images. Alors voilà : asphalte a momentanément une nouvelle vie. Désormais, il accueille mes photos de pneus ! C'est quand même génial, non ?
Enfin, enfin, ne désespérez pas, chers éventuels lecteurs, peut-être qu'asphalte finira par reprendre du service -je veux dire, en tant que blog...

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Mardi 15 février 2011 à 9:34

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