"   Cher Louis.

Vous qui la connaissez plutôt bien, pouvez-vous me dire ce qui lui a pris ? Dites-moi, elle prend quelque chose, en ce moment ? Des médicaments ? De la drogue, peut-être ?
Si ce n'est que cela, alors ce n'est rien.
Mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas cela. Malheureusement. A vrai dire, j'aurais presque préféré la savoir malade, à l'hôpital, ou en cure de désintoxication (oui, c'est la mode, en ce moment...). Mais non. Il semble qu'elle ne veuille pas jouer à être votre Cendrillon à vous. Il semble qu'elle préfère aller rencontrer la Cendrillon de ce cher Walt D. (et tout compte fait, pourquoi voudrais-je l'en blâmer ?). Il faut croire qu'il y a finalement plus de contes de fées que ce que vous nous laissiez penser dans les années 80... Non ? Vous ne trouvez pas ? N'avez-vous pas remarqué que tout va pour le mieux, de nos jours ? Les années 2000, quand on y songe, quel progrès, quel bonheur ! Ouais... c'est la liesse, même !
Bon, de toute façon, moi, les années 80, je n'ai pas bien connu ; donc je ne peux pas comparer... Alors je crois qu'il vaut mieux que je revienne au sujet principal : elle. Vous savez, j'ai un peu relu ses textes. Et bien finalement, tout est clair. Si j'avais été plus attentive, j'aurais su dès le début qu'il ne fallait pas croire aux contes de fées : Raphaël n'était qu'une étape ; elle ne s'accroche pas, elle se lasse, et puis... elle en connait. Je sais que vous savez de quoi je parle ; mais je la cite quand même : "J'en connais des sublimes, / Des mendiants, des richissimes". Bon ben cette fois, elle est à la fois avec un mendiant et un richissime, où est le problème ? Elle avait voulu faire une jolie opposition dans son texte, mais c'est raté : y'a des gens qui sont les deux. Mais bizarrement, elle ne s'en est pas encore rendu compte. Curieux... je la croyais plus intelligente. Ou bien c'est qu'elle est justement d'une intelligence hors-norme ; elle savait que cette opposition était basique, idiote même, et elle prévenait tout le monde, pour que personne n'en soit surpris en s'en rendant compte. Oh, et puis de toute façon, peu importe : elle finira par se lasser, et lui, il se retrouvera tout benet, il devra aller mendier ailleurs un pseudo-soutien de gauche, et offrir ses richesses à une autre. Non ? Vous n'êtes-pas d'accord avec moi ? Bof... de toute façon je m'en fiche. Elle, c'était juste un prétexte pour vous écrire. Au cas où cette fois-ci, vous me répondiez.

Alors à la prochaine, cher Louis. Parce que vous vous en doutez, il y aura une prochaine. Je ne me suis pas encore lassée d'écrire dans le vide. La prochaine, ce sera quand elle l'aura quitté.

Avec toute mon affection,

la groupie.   "