asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Mardi 24 avril 2007 à 22:59

Fiction trash inspirée de faits réels, sorte de mythe ou de conte dont le narrateur ne connaît pas vraiment la fin, me permettant de sublimer mes angoisses. (comment ça elle est nulle mon intro?!)

"  "Il était une fois une petite fille qui, on ne sait de quelle manière, était parvenue à se faire respecter de tous dès sa naissance.  Certains disaient qu'elle avait des dons et qu'elle était appelée à faire de grandes choses, et elle même n'en doutait pas. Par conséquent, on ne s'étonnera pas que des dizaines et des dizaines de précepteurs se soient battus, éliminés et succédés, afin de s'attribuer personnellement sa réussite et son pouvoir. Les premiers précepteurs qu'elle avait eus s'étaient montrés désireux de lui inculquer des bases qui lui permettrait de bien grandir. Les suivants avaient tout mis en oeuvre pour qu'elle développe ses dons, et leurs successeurs avaient continué dans cette voie, consolidant les bases déjà acquises, et lui permettant d'accroître encore ses capacités et ses prédispositions naturelles. 
Mais il arriva un jour où la petite fille  atteignit ce que l'on appelle "âge de raison", et où elle fut désormais capable de choisir elle-même son précepteur. Il se trouvait que par hasard, le dernier qu'elle avait désigné ne lui avait pas particulièrement plu : elle avait l'impression qu'il avait profité de sa naïveté pour tirer profit de son pouvoir, et elle n'aimait pas cette idée. Elle se rendit aussi compte qu'elle n'avait pas vraiment progressé depuis l'arrivée de ce précepteur ; ainsi ne fut-elle pas mécontente de devoir en changer.
Comme à chaque fois, des dizaines de candidats se présentèrent, chacun promettant à la petite fille une éducation transparente et réellement formatrice.  Les jours passant, il ne resta plus que deux prétendants au rôle prestigieux de précepteur : un gnome et une sorcière. Le gnome et la sorcière, quoique relativement proches dans leur vision de l'éducation, étaient très différents d'apparence, et ne cessaient d'utiliser leur art et leur force de persuasion l'un contre l'autre pour la séduire. La petite fille, toujours hésitante, ne savait que faire, ne savait à qui demander conseil, et était de toute façon convaincue au plus profond d'elle même qu'elle seule était apte à choisir. "

Ici se termine le manuscrit. Il existe plusieurs fins à cette histoire, qui se sont par la suite transmises oralement. La plus connue est aussi la plus horrible. Il me paraît pourtant intéressant de vous la faire partager.

On dit que la petite fille choisit finalement le gnome pour précepteur. Au moment où elle commença à suivre ses enseignement, elle se demanda si elle n'avait pas fait une erreur ; le gnome semblait tirer encore plus de profit d'elle que ne l'avait fait son prédécesseur. Vint alors un autre moment où la petite fille se mit à écouter bien trop attentivement son précepteur et à suivre de beaucoup trop près l'éducation qu'il lui proposait. Un jour, la petite fille ne se comprit plus elle-même, elle ne comprenait et n'entendait plus que son précepteur.
Elle avait arrêté de penser.

D'autres personnes que j'ai interrogées sur ce mythe prétendent que la petite fille aurait aussi pu avoir choisi la sorcière pour préceptrice. De nombreux éléments ayant malheureusement été perdus, il est difficile de relater ce qui a pu se passer lors de l'enseignement de la sorcière. Mais une chose est certaine, la fin de l'histoire ne fut guère plus heureuse. On m'a juste dit qu'elle était "moins pire", ce qui n'est pas très encourageant.  "

Mercredi 18 avril 2007 à 22:54

[et oui, encore un article sans illustration. je crois qu'il va falloir vous y faire]

Camarades et amis, nous sommes dans l'ère du "négligé-sophistiqué". En matière de mode "populaire", cela va sans dire. La mode des couturiers, c'est tout autre chose. Rien à voir. Ce que j'appelle mode populaire, c'est donc ce qu'on trouve dans les grandes chaînes de magasins de vêtements, ces magasins implantés dans chaque ville, voire même dans chaque pays, avec exactement les mêmes articles, le même genre de vêtements d'une enseigne à une autre.

Nous sommes donc dans l'ère du négligé-sophistiqué. C'est à dire que ce qui se vend le plus depuis quelques années en matière de vêtement,  donne l'apparence d'une certaine négligence, qui est en fait parfaitement maitrisée. Il suffit de regarder la population "jeune" ou qui se veut telle pour s'en convaincre. Jetez un oeil, par exemple, à cette charmante fille, étudiante, pourquoi pas, que vous croisez tous les jours : aujourd'hui, par exemple, elle porte un jean délavé, avec, par dessus, une petite jupe asymétrique. Elle a aussi un T-shirt dont les coutures sont parfaitement visibles, et une veste que n'en est pas une puisqu'elle est coupée de moitié : elle lui arrive à peu près au milieu des côtes. Bien. Observez encore les gens autour de vous. Cette fois c'est sur un lycéen que votre regard s'attarde : il a évidemment des baskets délacées, que recouvre 'un pantalon élimé au bas, ce pantalon qui d'ailleurs semble trop grand puisqu'il laisse entrevoir ses sous-vêtements. Il porte un sweat faussement taché et déchiré, et ses cheveux, tout en paraissant mouillés, sont largement ébouriffés sur son crâne.

Bien. Maintenant examinons un peu tous ces vêtements. Pas besoin d'être un expert pour constater que chacun d'entre eux a un aspect négligé. Tantôt c'est un tissu délavé, tantôt il est déchiré... Dans le même genre, on trouve évidement les fameuses baskets délacées, style "j'ai pas eu le temps de faire mes lacets ce matin". Toujours dans le même genre, les cheveux de notre lycéen : c'est comme s'il sortait de la douche s'en s'être peigné. Enfin, on peut encore citer ces vêtements asymétriques, qui donnent un côté décalé, ou ceux dont les coutures sont apparentes, comme s'ils avaient étés mis à l'envers. Et pourtant, tous ces détails, tout ce qui donne cet aspect négligé, a été voulu, décidé, choisi, mesuré. La grande majorité des vêtements négligés que l'on voit ont été achetés tels. Ce n'est pas l'usure qui a troué ce jean, et tout le monde le sait ; le lycéen n'a évidemment pas fait de peinture, l'étudiante n'a pas elle même découpé sa veste... En revanche, c'est elle qui a pensé cet arangement étrange de jupe et pantalon, qui traditionnellement ne sont pas fait être portés en même temps. Du point de vue d'une personne plus âgée, elle doit sembler ne pas savoir s'habiller, alors qu'en réalité, elle sait très bien ce qu'elle fait et a d'ailleurs passé plus de vingt minutes devant son mirroir ce matin. D'où cette impression de négligé-sophistiqué.

Quoi qu'on en pense, c'est un phénomène assez intéressant, je trouve. C'est amusant de voir à quel point on cherche à marquer sa différence, avec ce qui se fait habituellement en matière d'habillage, ou même juste avec ses semblables. On en serait presque à chercher qui a le look le plus négligé. En tous les cas, je ne fais que constater ce que j'ai l'occasion d'observer. Je ne cherche pas vraiment à juger (bien qu'il y ait des trucs qui soient absolument hideux, à mon avis...)

Dimanche 15 avril 2007 à 16:07

Au cours d'une conversation minable et sans grand intérêt, j'ai fini par m'entendre dire, à une personne qui est censée être une de mes proches parentes, combien les guêpes me terrifiaient. Et là, j'entends cette voix devenue trop familière me répondre quelque chose du genre " Ah bon. Pas moi. Moi ce sont les gens qui me font  peur".

J'ai hurlé intérieurement (oui, c'est possible...).
La stupeur, le dégout et l'incompréhension se sont succédés dans ma petite tête.
Mais je n'ai rien dit. J'avais mes raisons.

Une personne qui a peur des gens m'inspirera toujours le même sentiment : l'incompréhension. Cette peur est absurde, illogique, même. Une personne, n'importe laquelle,  fait toujours partie "des gens", de ces mêmes gens qui lui font peur.  Donc en fait, logiquement, ça doit être d'elle même qu'elle a peur. Non?
Mais d'où tiens tu que l'homme est un être logique, au fait?
Tiens, encore là, cher webmaster? Décidément, on se surprendra toujours. Et pour répondre à la question posée, je ne sais pas d'où je tiens cette idée que l'homme est un être logique. Je crois que c'est mon prof de philo qui me déteint dessus. Il est kantien, et si j'ai bien compris, pour Kant, l'homme est un être de raison. Or dans mon avant-dernière dissert' de philo (La raison est-elle seulement affaire de logique?) je suis arrivée à la conclusion que la logique était l'une des conditions de la raison.
Et merde! Devinez quoi! Je ne sais plus où je voulais en venir. Ah ah ah. C'est vraiment drôle comme mon esprit s'embrouille tout seul quand je cherche à comprendre un truc un peu métaphysique.
Avant hier encore, en faisant une autre dissert' (Faut-il craindre la mort?), je me suis retrouvée exactement dans la même situation. Une idée, qui paraissait bonne, devient complètement absurde au moment où je cherche à la développer, et d'un coup je ne comprends même plus ce que je voulais dire, je ne comprends même pas que j'ai pu trouver bonne une idée aussi idiote. La philo a ceci d'incroyable, c'est qu'à chaque fois que je pense toucher ne serait-ce qu'une infime partie d'une façon de répondre à une question, j'ai l'impression de m'écrouler, et de devoir à nouveau tout recommencer, tout en étant parfaitement consciente que je n'aurais jamais de réponse. D'où l'image récurrente d'une main qui se tend vers le ciel pour saisir quelque chose, et qui finit toujours par se refermer sur du vide et par disparaître.

Euh... est-ce grave docteur Freud? Me diriez-vous, par hasard, que cette main est l'image d'une pulsion sexuelle refoulée lors du complexe d'Oedipe? Quoi?! Vous dites aussi que mon webmaster et moi sommes une forme de schizophrénie?

Non, franchement, je crois que vous vous trompez. Mais rassurez-vous, je garde pour vous toute l'estime que je vous portais avant vos précédentes déclarations. Vous êtes un type bien.

Autrement, pour en revenir au thème de mon post, je ne comprends pas mieux  la "démophobie" (démophobie, n.f : vient du grec démos, le peuple, et de phobia, la peur, et désigne par extension la peur des être humains. nan, cherchez pas, c'est pas dans le dico. C'est pour ça que je vous donne la définition.). Et sinon, pour être plus terre à terre, je dis bravo à ceux qui sont arrivés jusqu'à la fin de ce post. Sincèrement, félicitations.

Jeudi 12 avril 2007 à 14:27

Je voudrais aujourd'hui m'entretenir avec vous d'un sujet qui me tient énormément à coeur : je veux évidemment parler de la pile de bouquins et de magazines qui s'entassent traditionnellement au pied du lit. Quoi, ne me dites pas que vous ne connaissez pas au moins une personne qui n'a pas de livres au pied de son lit ! Je suis sûre que c'est une chose très courante,  je suis aussi persuadée qu'on n'en parle pas assez de nos jours, et je suis encore d'avis que ça devrait tenir une place capitale dans les débats et les thèmes de la présidentielle. Voilà un sujet de fond, voilà un sujet qui intéresse les français! Candidats, candidates, je vous en conjure, parlez à vos compatriotes de ce grave problème, promettez des budgets, des lois, un ministère spécialisé, promettez ce que vous voulez, même si vous ne tenez pas vos promesses.

De toute façon, j'ai beau exhorter les candidats à en parler, ils ne le feront pas. C'est donc pour ça que j'ai décidé d'en parler à leur place, grâce à une charmante scène, extraite de...disons Goldy Radio*. Tout de suite, mise en situation:

-Madame, pour commencer, pouvez vous nous dire ce qu'est exactement une pile de bouquins et de magazines qui s'entassent au pied du lit?
- Pour vous répondre, chers compatriotes, je dirais qu'il s'agit d'un empilement de livres et de revues qui s'amoncellent devant le lieu le plus stratégique d'une chambre. Je pense avoir été claire, et avoir répondu brièvement à la question. Question suivante.
-Nous aimerions maintenant connaître les causes de cet amoncellement...
-Et bien c'est très simple. La plupart de mes concitoyens et moi même avons la fâcheuse tendance à rapporter dans nos pénates divers papiers imprimés, parmi lesquels figurent en bonne position les tracts nous alertant sur un quelconque problème, ou dénonçant une quelconque malversation politique, les journaux gratuits distribués à la sortie des transports en commun ou tout simplement mis à notre disposition dans les lieux publiques, et enfin les livres, achetés chez un bouquiniste, prêtés par une connaissance, empruntés dans une bibliothèques ou encore nos propres livres, commencés un soir mais jamais terminés, ces quatre genre de livres étant discernables en théorie uniquement, et pas en pratique.
-Hum, en résumé, vous voulez dire qu'aux pieds de nos lits s'entassent tracts, magazines et livres de divers provenances, ces provenances étant  impossibles à déterminer?
- Parfaitement, parfaitement.
- Revenons-en à la question principales. Quelles en sont les causes? Vous ne nous avez pas clairement répondu, puisque vous nous avez juste donné plus de précisions sur...
-... certes, mais j'allais y venir. Vous ne m'avez pas laissé terminer.
- Toutes nos excuses. Mais c'est que nous faisons attention à l'égalité des temps de parole, vous comprenez?
-Evidemment, évidemment. Il est en effet primordial, je dis bien primordial, pour le respect de le démocratie et du pluralisme politique, que tout le monde bénéficie du même temps de parole. Sans cela, comment voulez-vous que les...
- Madame? Les causes.
- Les causes. Elles sont multiples. La première est sans aucun doute le manque évident de place et de rangement, qui entraîne inexaorablement cet amoncellement. Mais pourquoi, me direz-vous, cet amoncellement se crée-t-il au pied du lit? Et bien tout simplement parce que le pied du lit est, comme je le disais à l'instant, un endroit stratégique, puisque c'est bien souvent sur son lit que l'on est tenté de lire, et que par conséquent, il est indispensable d'avoir de quoi lire à portée de main. De plus, l'amoncellement, une fois qu'il a atteint une hauteur respectable, permet de poser d'autres objets dont on se défait pour dormir, et qui, toujours à cause du manque de place, ne peuvent plus tenir sur une simple table de nuit. L'amoncellement de livres et de revues devient donc en quelque sorte une vice-table de ne nuit, ou si vous préférez une seconde table de nui, aussi indispensable que la première. On comprendra donc aisément que l'on ait des difficultés à s'en débarasser, une fois habitué à sa présence.
- Et les autres causes? Vous ne nous en avez cité qu'une.
- En effet, en effet. Nous pouvons encore ajouter que l'attachement à ces journaux gratuits, qui constituent, je vous le rappelle, un des principaux composants de l'amoncellement, cet atachement, disais-je, nous force à les conserver, si bien qu'en un an à peine nous nous retrouvons avec une cinquantaine d'hebdomadaires, si ce n'est plus, que nous nous refusons à jeter. Ensuite, il faut parler des livres en eux-mêmes, qui sont encore plus coriaces, si j'ose dire que les journaux. Qui, en effet, aurait l'idée de jeter un livre? Personne, d'autant plus que certains des livres de l'amoncellement ne nous appartiennent pas, et que nous sommes incapables de dire lesquels sont notre.
- Et bien nous allons pouvoir terminer cette interview par les conséquences...
- Volontier. Cet amoncellement a plusieurs conséquences, assez fâcheuses, d'ailleurs. La première est qu'il empêche de passer l'aspirateur sur environ 600 cm2, car il est bien évident que tout déplacement de l'empilement conduirait à son effondrement, ce qui ne manquerait pas d'entraîner une colère de la part de son propriétaire, et pire encore, un certain immobilisme du à sa reconstruction ou au fait que son propriétaire, une fois l'amoncellement désamoncelé, aurait la curieuse idée de se mettre à feuilleter toutes les revues, à lire tous les tracts et à grapiller dans chacun des livres. Autre conséquence possible, son effondrement sans raison particulière, qui entraîne donc tout ce que je viens d'énoncer.
Enfin s'ajoute à cela la...
- Ne croyez pas qu'il est dans nos habitudes d'interrompre quiconque, mais votre temps de parole est malheureusement terminé. Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter une bonne continuation et à vous remercier d'être venue vous exprimer sur notre antenne.
- C'etait tout naturel.

Je suppose que vous avez maintenant saisi l'ampleur du problème. Je tenais donc à vous signaler que j'étais dans la situation (intenable, cela va sans dire) décrite ci-dessus, et que c'est un des plus grands drames de ma vie.


* ndlr: Si Goldy Radio est un nom qui ne vous dit absolument rien, c'est tout à fait normal. J'en reparlerai peut être plus tard.

Samedi 7 avril 2007 à 19:59

J'espère que tout le monde souhaite prendre la direction du pylone n°23. Parce que si vous voulez aller ailleurs, vous allez vous perdre...

ndlr : il parait qu'il faut des articles courts. ah bon?

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