asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Jeudi 12 avril 2007 à 14:27

Je voudrais aujourd'hui m'entretenir avec vous d'un sujet qui me tient énormément à coeur : je veux évidemment parler de la pile de bouquins et de magazines qui s'entassent traditionnellement au pied du lit. Quoi, ne me dites pas que vous ne connaissez pas au moins une personne qui n'a pas de livres au pied de son lit ! Je suis sûre que c'est une chose très courante,  je suis aussi persuadée qu'on n'en parle pas assez de nos jours, et je suis encore d'avis que ça devrait tenir une place capitale dans les débats et les thèmes de la présidentielle. Voilà un sujet de fond, voilà un sujet qui intéresse les français! Candidats, candidates, je vous en conjure, parlez à vos compatriotes de ce grave problème, promettez des budgets, des lois, un ministère spécialisé, promettez ce que vous voulez, même si vous ne tenez pas vos promesses.

De toute façon, j'ai beau exhorter les candidats à en parler, ils ne le feront pas. C'est donc pour ça que j'ai décidé d'en parler à leur place, grâce à une charmante scène, extraite de...disons Goldy Radio*. Tout de suite, mise en situation:

-Madame, pour commencer, pouvez vous nous dire ce qu'est exactement une pile de bouquins et de magazines qui s'entassent au pied du lit?
- Pour vous répondre, chers compatriotes, je dirais qu'il s'agit d'un empilement de livres et de revues qui s'amoncellent devant le lieu le plus stratégique d'une chambre. Je pense avoir été claire, et avoir répondu brièvement à la question. Question suivante.
-Nous aimerions maintenant connaître les causes de cet amoncellement...
-Et bien c'est très simple. La plupart de mes concitoyens et moi même avons la fâcheuse tendance à rapporter dans nos pénates divers papiers imprimés, parmi lesquels figurent en bonne position les tracts nous alertant sur un quelconque problème, ou dénonçant une quelconque malversation politique, les journaux gratuits distribués à la sortie des transports en commun ou tout simplement mis à notre disposition dans les lieux publiques, et enfin les livres, achetés chez un bouquiniste, prêtés par une connaissance, empruntés dans une bibliothèques ou encore nos propres livres, commencés un soir mais jamais terminés, ces quatre genre de livres étant discernables en théorie uniquement, et pas en pratique.
-Hum, en résumé, vous voulez dire qu'aux pieds de nos lits s'entassent tracts, magazines et livres de divers provenances, ces provenances étant  impossibles à déterminer?
- Parfaitement, parfaitement.
- Revenons-en à la question principales. Quelles en sont les causes? Vous ne nous avez pas clairement répondu, puisque vous nous avez juste donné plus de précisions sur...
-... certes, mais j'allais y venir. Vous ne m'avez pas laissé terminer.
- Toutes nos excuses. Mais c'est que nous faisons attention à l'égalité des temps de parole, vous comprenez?
-Evidemment, évidemment. Il est en effet primordial, je dis bien primordial, pour le respect de le démocratie et du pluralisme politique, que tout le monde bénéficie du même temps de parole. Sans cela, comment voulez-vous que les...
- Madame? Les causes.
- Les causes. Elles sont multiples. La première est sans aucun doute le manque évident de place et de rangement, qui entraîne inexaorablement cet amoncellement. Mais pourquoi, me direz-vous, cet amoncellement se crée-t-il au pied du lit? Et bien tout simplement parce que le pied du lit est, comme je le disais à l'instant, un endroit stratégique, puisque c'est bien souvent sur son lit que l'on est tenté de lire, et que par conséquent, il est indispensable d'avoir de quoi lire à portée de main. De plus, l'amoncellement, une fois qu'il a atteint une hauteur respectable, permet de poser d'autres objets dont on se défait pour dormir, et qui, toujours à cause du manque de place, ne peuvent plus tenir sur une simple table de nuit. L'amoncellement de livres et de revues devient donc en quelque sorte une vice-table de ne nuit, ou si vous préférez une seconde table de nui, aussi indispensable que la première. On comprendra donc aisément que l'on ait des difficultés à s'en débarasser, une fois habitué à sa présence.
- Et les autres causes? Vous ne nous en avez cité qu'une.
- En effet, en effet. Nous pouvons encore ajouter que l'attachement à ces journaux gratuits, qui constituent, je vous le rappelle, un des principaux composants de l'amoncellement, cet atachement, disais-je, nous force à les conserver, si bien qu'en un an à peine nous nous retrouvons avec une cinquantaine d'hebdomadaires, si ce n'est plus, que nous nous refusons à jeter. Ensuite, il faut parler des livres en eux-mêmes, qui sont encore plus coriaces, si j'ose dire que les journaux. Qui, en effet, aurait l'idée de jeter un livre? Personne, d'autant plus que certains des livres de l'amoncellement ne nous appartiennent pas, et que nous sommes incapables de dire lesquels sont notre.
- Et bien nous allons pouvoir terminer cette interview par les conséquences...
- Volontier. Cet amoncellement a plusieurs conséquences, assez fâcheuses, d'ailleurs. La première est qu'il empêche de passer l'aspirateur sur environ 600 cm2, car il est bien évident que tout déplacement de l'empilement conduirait à son effondrement, ce qui ne manquerait pas d'entraîner une colère de la part de son propriétaire, et pire encore, un certain immobilisme du à sa reconstruction ou au fait que son propriétaire, une fois l'amoncellement désamoncelé, aurait la curieuse idée de se mettre à feuilleter toutes les revues, à lire tous les tracts et à grapiller dans chacun des livres. Autre conséquence possible, son effondrement sans raison particulière, qui entraîne donc tout ce que je viens d'énoncer.
Enfin s'ajoute à cela la...
- Ne croyez pas qu'il est dans nos habitudes d'interrompre quiconque, mais votre temps de parole est malheureusement terminé. Il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter une bonne continuation et à vous remercier d'être venue vous exprimer sur notre antenne.
- C'etait tout naturel.

Je suppose que vous avez maintenant saisi l'ampleur du problème. Je tenais donc à vous signaler que j'étais dans la situation (intenable, cela va sans dire) décrite ci-dessus, et que c'est un des plus grands drames de ma vie.


* ndlr: Si Goldy Radio est un nom qui ne vous dit absolument rien, c'est tout à fait normal. J'en reparlerai peut être plus tard.

tous les cris les s.o.s

crache ton venin

Par anaisquizas le Vendredi 13 avril 2007 à 14:34
Waouh!! Je ne savais pas que tout le monde était concerné par ce problème épineux! Merci pour cet interview qui soulève de vrais problèmes. Je m'étonne simplement que ma pile de livres au pied du lit se trouve en réalité sur mon bureau...
Par asphalte-et-cumulus le Dimanche 15 avril 2007 à 12:30
bon bon. j'aurais du commencer par expliquer que la pile de livre sur le bureau est l'étape précédant la pile de livres au pied du lit... parce que quand tu n'auras vraiment plus possibilité d'empiler tes bouquins (dont Les Planches Courbes...) sur ton bureau, ton pied de lit se verra peut être lui aussi assailli par une pile de livres. Je dit bien peut-être. Parce qu'en fait, je n'ai rencontré que 2 personnes ayant ce problème. Moi et un membre de ma famille. ^^
Par je.deuxmots le Dimanche 5 août 2007 à 12:37
Il y a aussi la pile de livres sur le bureau d'ordinateur. Le mien en est couvert.
 

crache ton venin









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