asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Lundi 25 juin 2007 à 11:24

(C'était l'endroit de mes jeux, c'était l'endroit de mon enfance,
C'est un lieu que j'ai aimé, et tout autant de fois haï.
Cet endroit a pris son sens seulement quand j'en suis partie,
Quand l'immense portail blanc s'est refermé dans le silence.

Mais qu'ai-je donc entendu samedi? Nétait-ce pas mes propres cris? N'était-ce pas mes propres chants? N'était-ce pas ma joie d'enfant qui revenait comme en écho, après de longues années d'absence? Non, ce n'était pas cela, c'était bien plus que tout cela, a répondu un je-ne-sais-quoi, assis tout seul dans la cour. Ce sont les cris, ce sont les chants, ce sont les joies des enfants, des enfants qui ne comprennent ni l'Après, qui ne comprennent ni l'Avant, et qui jouent sans compter le temps. Réjouis-toi, réjouis-toi, m'a soufflé le je-ne-sais-quoi, ces enfants sont un reflet de ce qu'un jour tu as été. Regarde les bouger, écoute les chanter, ne passe pas sans les voir, ne fais pas que les entendre. Puis le je-ne-sais-quoi s'est tu, pour me laisser seule avec eux.

Mais l'autre jour  le portail s'est rouvert,
Comme s'il permettait soudain à ceux
A ceux qu'il avait enfermé naguère,
De revenir s'y retrouver un peu.

Il faisait beau ce jour là,  le soleil éclairait la joie des actuels écoliers et celle des anciens élèves de l'école de quartier. Les plus âgés souriaient devant les chants, les danses des benjamins, ils contemplaient les visages de ces gamins, en se rappelant les spectacles qu'ils avaient fait eux,  des années auparavant. Les plus jeunes restaient fidèles à leur enfance, pleuraient parfois, se disputaient, mais retrouvaient vite la gaieté qu'impose un tel jour de fête, prévu depuis tant de journées "Dis maman, est-ce que tu viendras, à la fête de l'école?"  "Et Papa si on allait un peu au jeu de massacre. Allez dis oui, s'il te plaît."

Partout mon regard
S'est posé et tard
Je m'en suis allée
Par le portail rouillé.


J'ai revu les maîtresses, les maîtres, les amis,  j'ai revu le préau, le cour et la chaufferie, mais mieux que tout cela, j'ai revu ces moments, ces temps où je jouais, j'apprenais, je riais, je pleurais, sans connaître l'Avant, sans connaître l'Après.)

tous les cris les s.o.s

crache ton venin

Par bibou le Mardi 26 juin 2007 à 21:12
sâche que ton texte m'émeu beaucoup.
Par Anaisquizas le Mercredi 27 juin 2007 à 20:32
Je me joins à Bibou car ton texte m'a aussi beaucoup ému...Ce n'est pas la première fois...Chacun de tes mots a tellement de sens! Merci de nous aider à revivre des parcelles d'existence...
Par truk le Mercredi 4 juillet 2007 à 15:58
j'aime beaucoup cet article, il me rapelle tellement de choses...
puis-je te citer sur mon blog?
Par asphalte le Lundi 9 juillet 2007 à 11:43
désolée de répondre si tard, truk... ma réponse à ta question est oui. Je ne mets d'ailleurs aucune protection sur mes textes, parce que je suis plutôt pour la citation ; c'est peut-être un peu idiot, mais je me dis qu'en citant quelqu'un, donc en le faiant découvrir à d'autres personnes, on va peut-être réusir à leur faire aimer, et à leur donner envie d'en lire plus. Bref ...
 

crache ton venin









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