asphalte-et-cumulus

je ne vous connais pas, je vous frôle, là sur le quai, épaule contre épaule

Samedi 9 février 2008 à 19:48

Parfois, il se passe des trucs marrants. Parfois. L'autre jour, par exemple. L'autre jour, par exemple, je me suis décidée à aller rendre un livre à la bibliothèque. Enfin quand je dis "je me suis décidée à", ça veut dire "une chose indépendante de ma volonté m'a poussée à". Je crois vraiment que je ne décide jamais rien. Je crois que personne ne décide vraiment. Non, ce n'est pas ce que je veux dire. Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui même, je suis arrivée à cette conclusion (pas toute seule...), et que demain, peut-être, je trouverais cette idée parfaitement absurde. Je pourrais même, avec un peu de bonne volonté, faire venir mon webmaster, et ainsi démolir moi-même mon argument, comme ça, sur le champ. Ce que je fais d'habitude, quoi. Mais j'ai la flemme. Le webmaster ne répond plus au téléphone. Et pour tout dire, ça m'arrange bien, parce que ce n'est pas de ça dont je voulais parler. Je parlais d'un livre, au début, et d'un "truc marrant". Le livre, c'était un recueil de poèmes, des poèmes d'Apollinaire. Quelque chose de sympathique à lire. Vraiment. Un recueil avec des poèmes que j'aimais bien, avec un poème, qui bizarrement, ne me lâchait pas, ou plutôt, avec un poème que je ne voulais pas lâcher. Un livre qui avait cherché à faire partie de ma chambre, que j'avais volontiers laissé entrer, et qui y avait trouvé sa place sans encombre.  Et franchement, ça m'embêtait de devoir le rendre (soit dit en passant, je trouve mes deux dernières phrases affreuses, sur le plan des sonorités -trop de r- ... mais c'est bien quand même ; on dira, dans un commentaire littéraire, que ça exprime ma répulsion à l'idée de me séparer du livre... hum). Bon, donc je prends le chemin de la bibliothèque. Comme je suis pressée, je trouve le moyen de m'arrêter chez un bouquiniste. Je me dis que je ne vais pas y rester longtemps, juste le temps de voir si, par hasard, ils n'auraient pas l'un des bouquins que je devrai lire pour dans un mois. Je cherche. Je fouille. Je me perds dans les quatrièmes de couverture. Je m'extasie devant une vieille édition. Je compare les trois exemplaires d'un même livre, que bien sûr, je n'ai nullement l'intention d'acheter. Je pars en quête des anciens lecteurs, à travers les pages annotées, les mots soulignés. Puis une lumière. Un livre blanc. Bien blanc. Quasiment trop blanc. Troublant, presque, au milieu de tous ces autres livres abîmés, jaunâtres, cornés. Je le prends. Et là, évidemment, il s'agit du recueil d'Apollinaire. Un dans la main, un dans le sac. Je suis riche. Je paye, et je repars. Le vendeur m'a donné un sac en plastique avec le livre. Comme si j'en avais besoin... Je sors le livre de son sac plastique, je l'ouvre et évidemment je tombe sur le poème que je ne voulais pas lâcher. Oui, évidemment.
Le livre. Le poème. La joie.
Le sourire du crétin satisfait ! Je suis sûre que j'avais ce sourire là. Même s'il s'agit d'un sourire figé dans une expression, et que chacun peut donc imaginer le sourire qu'il veut.

***

La nuit
S'achève
Et Gui
   Poursuit
Son rêve
Où tout
Est Lou
On est en guerre
Mais Gui
N'y pense guère
La nuit
S'étoile et la paille se dore
Il songe à Celle qu'il adore

***

Pourquoi lui ? Parce que.
Je ne vois que ça.

tous les cris les s.o.s

crache ton venin

Par Anaisquizas le Samedi 9 février 2008 à 22:34
Quel bonheur de découvrir un nouvel article sur ce blog si riche!
Envie de découvrir ce recueil maintenant! :-)
Par Dylan! le Jeudi 14 février 2008 à 16:34
Petite coquine! ;)

Contente de te revoir passer par ici. Tes artices sont toujours aussi apréciables!
Par asphalte le Dimanche 24 février 2008 à 19:10
Anaïs, je te le passe quand tu veux, le bouquin !
 

crache ton venin









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